Le ministre de la santé a fait savoir que l’Algérie multiplie les démarches et a entamé une série de consultations avec les laboratoires et ambassadeurs d’un certain nombre de pays producteurs du vaccin, en prévision de conclure un marché lui permettant d’acquérir le vaccin préventif dès l’autorisation de mise sur le marché.
L’Algérie s’engage à acquérir le vaccin contre la Covid-19 dès sa mise sur le marché, a déclaré jeudi dernier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, en marge de la rencontre organisée en son département pour marquer la Journée mondiale de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Le ministre a, en effet, fait savoir que l’Algérie multiplie les démarches et a entamé une série de consultations avec les laboratoires et ambassadeurs d’un certain nombre de pays producteurs du vaccin, en prévision de conclure un marché lui permettant d’acquérir le vaccin préventif dès l’autorisation de mise sur le marché. Ces démarches sont toutefois renforcées par un travail de suivi du comité scientifique, qui prendra la décision au final. «C’est le comité scientifique, lequel se réunit régulièrement et prend acte de toutes les évolutions de la réalisation de l’antidote, qui prendra la décision», a précisé le ministre. Une décision basée, poursuit-il, sur des données purement scientifiques tout en veillant à ce que le vaccin soit aux normes internationales validé et accrédité par l’OMS et utilisé par le pays producteur. Se voulant rassurant, Benbouzid affirme qu’«il n’y a pas de limite de budget et peu importe son prix, pour garantir la santé publique». Dans le même sillage, il a souligné que l’Algérie s’est dotée d’une certaine sécurité en adhérant à un mécanisme pour un accès mondial aux vaccins contre la Covid-19. Il s’agit du comité Covax, une initiative mondiale consistant à collaborer avec les fabricants de vaccins pour garantir aux pays du monde entier un accès équitable à des vaccins sûrs et efficaces, une fois homologués et approuvés. Il exige de tous les pays un engagement et un investissement immédiats et de grande ampleur. Pour le moment, «deux candidats-vaccins» semblent avoir pris une longueur d’avance dans la course que se livrent les laboratoires du monde entier. En effet, les groupes pharmaceutiques Pfizer et BioNTech ont annoncé mercredi dernier une efficacité à 95% de leur vaccin. Moderna a, également, affirmé lundi dernier que son produit avait une efficacité de 94,5%. Rappelons dans ce sillage que parmi les 200 laboratoires qui se sont lancés dans la course à la réalisation du vaccin, une quarantaine avancent bien, dont deux ont atteint la phase expérimentale 3. Ces annonces prometteuses apportent un lueur d’espoir aux populations, mais tant que le vaccin n’est pas arrivé, la vigilance doit être de mise, recommande le Pr Réda Djidjik, immunologue et chef de service à l’hôpital de Beni Messous. Pour le moment, explique-t-il, l’antidote est en phase expérimentale et nous ne pourrons pas prévoir encore quand ces vaccins recevront leur autorisation de mise sur le marché, et quelle est la catégorie de la population qui sera vaccinée en premier, mais aussi comment surmonter la méfiance d’une partie de l’opinion pour convaincre de l’intérêt d’une vaccination de masse. Toutefois, il a tenu à préciser que «le virus, même s’il a fait quelques mutations non significatives, n’a pas enregistré des changement de conformation». En d’autres termes, «les vaccins qui sont en préparation actuellement seront efficaces pour lutter contre la souche qui circule actuellement».
Samira Azzegag