La galerie Baya du Palais de la culture Moufdi-Zakaria (Alger) abrite, depuis samedi dernier, et jusqu’au 6 février prochain, une exposition de Hachemi Ameur.
«La Chine à travers les yeux de l’artiste Hachemi Ameur 3 », c’est une soixantaine de croquis de l’artiste qui veut partager ses souvenirs et sensations de Chine. De 1985 à 1988, il avait étudié à l’académie des arts à Pékin. Il a su capter également la beauté de ce pays lors d’un second voyage, à l’occasion des Works Shop des peintres arabes organisé par la République populaire de Chine. Amoureux de peinture et de photographie, il a immortalisé des instants de la vie et du quotidien des gens surpris un peu partout. Ainsi, il nous fait découvrir le nord de la Chine avec ses parcs et forêts. A l’encre de Chine et aux crayons de couleurs, il dessine des édifices comme la mosquée de Harbin, le musée des beaux arts de Beijing, le géopark de Yichun et des temples chinois. Il restitue des scènes de rue, des visites aux lieux de culte et partout où vivent les Chinois. Mais sa plus grande fascination est pour l’une des merveilles du monde, la Grande muraille. L’artiste souhaite sensibiliser sur l’importance de la mise en valeur du patrimoine culturel. «En Chine, dit-il, il existe des monuments qui n’ont rien d’extraordinaire mais ils sont mis en valeur et bénéficient du même intérêt comme ceux qui sont prestigieux». «En Algérie, regrette-t-il, nous avons plein de richesses culturelles mais nous ne savons pas les valoriser». «Partout, j’ai vu des endroits magnifiques, mais malheureusement dans un état lamentable », déplore-t-il. L’artiste souhaite également faire connaître le croquis, une technique très peu connue en Algérie. «C’est la photo avec une expression plastique. La photo sert à figer des instants et le croquis traduit l’émotion de l’artiste, le mouvement qui ne se répétera jamais», explique-t-il. Il se situe dans la lignée d’artistes comme Horace Vernet, Delacroix, Dinet, ou Fromentin, qui ont pu et su traduire la beauté de notre pays dans des œuvres immortelles. Hachemi Ameur a visité 18 pays et dans ses bagages ramène toujours des bribes de beauté de chacun d’eux. «J’ai de quoi monter une exposition pour chaque pays comme la France, l’Espagne, la Pologne, l’Iran, le Yémen et d’autres encore», lance-t-il. Hachemi Ameur a tenu à rappeler que son séjour en Chine après l’obtention d’une bourse d’étude est le fruit d’une coopération algéro-chinoise. Selon lui, il faut renforcer cette coopération pour offrir à nos artistes la chance de développer leurs connaissances et enrichir les expériences. «Mon exposition est un moyen de rapprochement entre deux pays et deux peuples», conclut-il.
Hakim Metref
Bio-express
Hachemi Ameur artiste plasticien, miniaturiste et enlumineur est diplômé de l’Ecole nationale des beaux arts d’Alger en 1985. Il s’est formé aussi à l’Académie des arts appliqués de Pékin (Chine), à l’université de Strasbourg en qualité de master critique essai en 2011 et est doctorant à l’université de Paris 8. Il a été directeur de l’Ecole des beaux-arts de Mostaganem de 1994 à 2017, enseignant des beaux-arts à l’université Ibn Badis de cette ville et membre fondateur de l’Union des plasticiens arabes au Koweït. Créateur d’évènements pédagogiques et artistiques, organisateur de Most’Art, président de l’association Mohamed Khedda et commissaire du festival national des écoles d’art et des jeune talents, il a exposé à travers le territoire national et à l’étranger (France, Etats-Unis, Jordanie, Yémen, Chine, Iran)…
Hachemi Ameur prépare un ouvrage, en collaboration avec les éditions Al Bayazine, où il présentera, en croquis, la beauté et la richesse du patrimoine culturel national.