La dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) et l’organisation d’élections législatives anticipées restent une probabilité qui peut être concrétisée par les pouvoirs publics pour répondre, d’abord, à la demande de la population. Il s’agit de retrouver un paysage politique plus serein en phase avec une nouvelle ère imposée par l’Algérie nouvelle.
Si pour certains observateurs de la scène politique, la dissolution du Parlement s’annonce imminente du fait d’une exigence populaire, pour d’autres cette perspective est un choix dicté par la conjoncture politique dans laquelle le rôle des parlementaires est devenu caduque. Pour le politologue Lazhar Marouk, «les pouvoirs publics n’ont plus d’autre alternative que de se débarrasser le plus rapidement de cette assemblée qui n’a pas bonne presse». Le politologue estime que dissoudre l’APN et aller rapidement vers des élections législatives anticipées est une décision logique et qui peut être un début de réconciliation entre le pouvoir et le peuple. «Aucun citoyen algérien n’est contre la dissolution de l’APN. Une assemblée qui a noirci l’image de l’Algérie avec la corruption et surtout avec cet épisode de conflit interne qui a conduit certains parlementaires à fermer la porte du Parlement à l’aide d’un cadenas. L’image a fait le tour du monde. Donc, la dissolution de l’APN s’impose d’elle-même», explique Lazhar Marouk, précisant que la Constitution permet au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’adopter le nouveau code électoral par ordonnance. «Il est tout à fait possible que l’adoption du nouveau code électoral passe par voie d’ordonnance afin d’aller rapidement vers un nouveau schéma politique», a estimé le politologue selon lequel la phase de l’après-élection législative sera très chargée, car il y a tout un chantier à ouvrir pour adapter la réglementation et les lois selon la Constitution. «A mon avis, tous les signes qu’envoie le président de la République indiquent une rupture avec les anciennes pratiques politiques qui ont coûté cher au pays». Il faudrait un Parlement avec des élus issus réellement des urnes et qui représentent réellement le peuple. «La pratique de la ch’kara est révolue avec le nouveau code électoral», a précisé Marouk. Pour le politologue Rachid Grine, «la dissolution de l’APN est l’occasion pour les pouvoirs publics de montrer leur bonne foi et d’aller vers des réformes politiques profondes et non superficielles. Il a estimé, également, que «ni le temps ni la conjoncture actuelle ne sont favorables pour les pouvoirs publics qui doivent agir rapidement pour répondre à la demande du peuple qui appelle à dissoudre le Parlement, qui malheureusement, est devenu le symbole de la corruption», a lancé le politologue, selon lequel «le président Abdelmadjid Tebboune a toutes les chances de ne pas rater ce virage décisif que doit prendre l’Algérie nouvelle».
M. Benkeddada